La coopération entre Dacia et Renault débute en 1969, un an après la création de la marque roumaine, lorsqu’un accord est signé pour produire en Roumanie des Renault 12 sous licence. Puis, en 1999, après l’échec du rachat de Skoda, Renault réalise l’acquisition de Dacia, alors en grandes difficultés financières. Cependant, alors que Nissan et Renault Samsung Motors cumulent d’excellents résultats dans le monde, Renault et Dacia peinent à la tâche. C'est pourquoi Renault réalise actuellement un investissement de 489 millions d’euros sur 5 ans pour moderniser l’usine de Pitesti en Roumanie, devenue obsolète 40 ans après sa construction.

L’acquisition de Dacia permet toutefois à Renault d’ajouter une marque historique à son portefeuille. Cette marque étant connue en Europe de l’Est, elle permet à Renault de disposer d’une firme emblématique dans une région où l'ancienne régie nationale cherche à s’implanter.

L’objectif à terme de cette implantation passe par la création d’un véhicule au prix très faible. Cette « voiture mondiale », conçue pour les pays émergents et produite dans ces pays où les coûts de main d’œuvre sont faibles, aurait un prix final compris entre 5 000 et 8 000 euros. Ainsi naît en 2004 la Logan, fruit d’un assemblage de différentes pièces provenant d’anciennes générations de véhicules Renault.

Le concept de la Logan est de proposer un véhicule de base, débarrassé d’options superflues et sans souci de performances ou d’esthétique pour parier sur un prix défiant toute concurrence. Ce concept novateur permettrait de vendre la Logan en Europe occidentale où son prix serait son meilleur argument, et dans les pays émergents, bénéficiant de l’image valorisante de voiture vendue dans les pays de l’Union Européenne. Ce gage de fiabilité constitue un plus pour une voiture pourtant destinée aux pays émergents.

Pour l’instant commercialisée dans huit pays de l’Europe de l’Est, la Logan est un succès. A long terme, elle doit permettre à Renault de s’implanter sur le marché des pays en développement en s’associant à chaque fois avec des partenaires locaux. Aujourd’hui construite en Roumanie (c'est l'accueil de cette usine que vous voyez ci-dessous) avec une capacité de 150 000 véhicules par an, la Logan est et sera bientôt fabriquée dans d'autres pays en développement, comme nous le constaterons dans le second temps de cet exposé.

           

 

Cette logique de marché – construire un véhicule simple à moindres frais dans des pays où la main d’œuvre est bon marché – permet à Renault de s’installer dans les pays émergents et de produire une voiture véritablement mondiale et peu coûteuse à l’heure où le pétrole devient une denrée rare. Mais cette implantation de Renault à l’étranger ne constitue-t-elle pas une forme de délocalisation ? Dans quelle mesure Renault s’internationalise-t-il ?